Bonjour à tous,
Le dernier exercice du blog n'a recueilli qu'une seule réponse (Katarina)...
Dois-je continuer à me creuser la tête pour vous trouver des exercices originaux en lien avec des films "classiques"?
Je vous demande de prendre un petit moment pour me donner les raisons de vos "désertions" (c'est trop dur (conjugaison inconnue, syntaxe trop difficile, vocabulaire trop riche...); c'est trop long; ce n'est pas intéressant; vous êtes démotivé par l'arrivée du printemps...).
En attendant vos réponses,
Philippe
Wednesday, April 24, 2013
Tuesday, April 16, 2013
le petit père Mozart
Bonjour,
Un petit travail autour de
Blier_Bertrand, 1978 – Préparez vos mouchoirs
Scène : « le p’tit père Mozart » ; Raoul
(Depardieu), Stéphane (Dewaere), Solange (Laure), Le voisin (Serrault), Gervase
deBrumer (Gervas de Preyer), Mozart, concerto K622.
ACTIVITE :
L’ensemble de la scène mérite d’être regardée, pour saisir
le décalage qu’il y a entre les manières (linguistiques et gestuelles) des deux
personnages et le sujet dont ils parlent (parler de
=> dont). En effet, la musique classique restait dans les années 70
(et encore aujourd’hui parfois) une musique élitiste, réservée à une frange
sociale dominante.
Nous allons nous intéresser au passage de 1’30 à 2’15.
Essayez de voir comment l’emploi du conditionnel passé permet à
« Raoul » d’exprimer le regret et comment le passé composé permet à
« Stéphane » de se présenter comme l’ami de Mozart (son pote, au nom
duquel il peut répondre et de qui il peut parler).
Choisissez un personnage historique connu (musicien,
politicien, dictateur, sportif…) et écrivez quelques lignes sur votre regret de
ne pas l’avoir connu. Qu’auriez-vous fait avec lui (ou elle) ?
TRANSCRIPTION :
Raoul : [la bouche pleine] Putain, le mec à la
clarinette c’est pas un manchot, hein ! (=il
est très doué)
Stéphane : Cherche pas c’est le meilleur :
Gervase de Brumer. [à Solange] ça te plait ? Hein ?
Solange : oui, j’aime bien
Stéphane : Ecoute la reprise de la clarinette là…
non mais t’as vu ? T’as vu comment il tripote son instrument le père
Gervase ? (tripoter (=toucher) est ici
familier, de même que « le père » (=aboli la distance, comme si
c’était son voisin), donc décalé pour un sujet d’élite comme la musique
classique)
Raoul : Alors là, chapeau. (=
bravo)
[40’’]
Raoul : C’est vraiment la musique d’un type qui a
jamais été heureux en amour. Ça c’est sûr.
Stéphane : Tu parles, le pauvre mec il est mort à
trente-cinq ans ! Trente-cinq ans ! Mais tu te rends compte de la
perte ? Quelle époque de con ! On claquait pour un rien ! (=on mourrait)
Raoul : Forcément, ils passaient leur temps à te
saigner. Un rhume ? Allez hop ! Ils te pompaient deux litres.
Stéphane : Remarque, aujourd’hui c’est les accidents
de la route alors ça vaut guère mieux.
Raoul : Mais parce que les gens conduisent comme des
cons !
Solange : c’était quoi sa maladie à Mozart ?
Stéphane : On sait pas exactement. Probablement
qu’avec un bon antibiotique il aurait écrit quarante symphonies de plus, et…
Beethoven, il aurait pu s’aligner. (=se mettre à la
queue, attendre son tour, donc être derrière)
[1’30]- [Solange tricote en arrière-plan]-utilisation du conditionnel passé, pour exprimer un
regrêt, celui de n’avoir pas pu être ami avec Mozart… Notez aussi l’utilisation
du passé composé par Stéphane, qui, lui, a connu Mozart !
Raoul : Voilà un type, Mozart, j’aurais bien aimé le connaitre.
Stéphane : Putain ! Et moi, quand je pense à
toutes les fois où il m’a sauvé de la déprime. C’est pas compliqué, avant de te
rencontrer c’était mon seul pote. (=copain)
Raoul : L’inviter à becqueter (=à manger ; on reconnait « bec »),
tiens. Ça, ça aurait été
chouette. L’emmener à la campagne. Il aimait ça, la campagne ?
Stéphane : Mais bien sûr ! Il aimait
tout ! Il était pas chiant.
Raoul : On lui aurait filé la môme, on lui aurait dit :
« tiens, Wolfgang, elle est à toi. Solange elle s’appelle. Cadeau
d’admirateur ! »
Stéphane : Il en aurait fait une sonate…
[2’15]
Raoul : Dis-donc
Stéphane : Ouais
Raoul : Ecoute ça voir. Imagine qu’il soit
réincarné.
Stéphane : Qui ça ?
Raoul : [se lève, visionnaire] Ton pote. Mozart. Tu
vois le coup ? Réincarné, bonhomme. Tu me suis ? Il est là en bas,
dans la rue, il marche, un peu étourdis, avec ses vêtements fripés, il sait pas
où il est. Y’a personne dehors, tout le monde roupille. Tout à coup qu’est-ce
qu’il entend ? Notre musique. Sa musique. Son concerto qui vient de
quelque part. Ça lui scie les pattes au mec Mozart ! Il en croit pas ses
oreilles. Alors il se laisse guider par le son, les larmes aux yeux. Il
s’approche de notre maison, il se dit : « une vieille maison, ça doit
venir de là », il pousse la porte, il entre, il hésite. Maintenant il
entend mieux sa musique. Ça résonne dans le hall, ça l’attire,
irrésistiblement. Il se dirige vers l’escalier. Il se dit « c’est pas
possible qu’il y ait tout un orchestre dans cette baraque, ou alors c’est que vraiment
je suis devenu très populaire ». Il s’engage dans l’escalier, il monte
tout doucement, marche par marche, avec ses escarpins et ses bas blancs. A
chaque marche, son concerto est plus présent. Premier étage, deuxième étage, il
arrive sur le palier. Il s’arrête. Il bouge plus. Il reste là, tremblant, juste
derrière notre porte. Il écoute. En retenant sa respiration. Jamais il a
entendu son concerto si bien joué. Gervase De Brumer, un clarinettiste comme
jamais il avait osé en espérer un…
[coups à la porte] – 4’30
Le voisin : Je tiens à vous signaler qu’il est trois
heures du matin et que je me lève à cinq heures pour aller aux halles !
Alors vous allez arrêter votre zinzin (=musique),
sinon je vais chercher les flics ! (=la
police)
Raoul : Toi tu vas taire ta gueule et écouter Mozart
avec nous ! Concerto pour clarinette.
Le voisin : Oui mais moi j’en ai rien à branler (=j’en ai rien à faire) de la musique ! Moi
ce que j’aime c’est le silence !
Raoul : Gervase De Brumer ! Meilleur
clarinettiste du monde ! Alors assieds-toi, ferme ta gueule et ouvre tes
oreilles.
Le voisin : Mais enfin puisque je vous dis, que ce
que je veux moi c’est dormir, c’est tout simplement dormir ! Je suis
fatigué ! Je suis un petit commerçant fatigué, bouffé par les grandes
surfaces, poursuivi par les huissiers, j’ai, j’ai le fisc au cul. J’ai l’Urssaf
au cul (=sécurité sociale), j’ai… la caisse
de retraite au cul, j’ai la France entière au cul. Et je peux même pas dormir à
cause de votre musique, alors j’en ai rien à foutre de votre Mozart, moi je le
connais pas ce mec-là ! Je l’emmerde ! Ou alors qu’il me prête du
pognon (=de l’argent) pour payer mes
traites. (=sommes mensuelles dues)
Stéphane : Laisse Mozart tranquille, parce que c’est
mon pote. Hein ? Lui aussi il en avait des dettes. Sur la fin de sa vie il
avait même pas de bois pour se chauffer le cul, et il composait quand même,
alors.
Raoul : Il vendait pas des légumes, lui !
Le voisin : Ben et alors qu’est-ce que vous avez
contre les légumes ? C’est un crime de vendre des légumes ? Vous en mangez
pas des légumes ?
Raoul : On préfère la viande !
Stéphane : Tu vas boire un coup ?
Le voisin : Non merci.
Raoul : Comment ça non merci. Tu vas peut-être
essayer de nous faire croire que t’es pas picoleur (=buveur) ? Y’a qu’à voir ta tronche (=figure)! Une vraie réclame pour Casanis (=alcool à l’anis, arak)!
[arrivée du premier pastis]-6’00
Le voisin : Ça m’est strictement interdit par mon
médecin.
Raoul : Les médecins c’est des cons. Moins tu les
écoutes, mieux tu te portes.
Stéphane : Allez, lève-le ton vieux coude
Raoul : Bois, ou je me considère comme offensé
[il boit son pastis]-6’45
Raoul : A la bonne heure…
Stéphane : Merci Mozart…
Le voisin : Comment ?
Stéphane : « Merci Mozart », on dit.
Le voisin : Merci, Mozart.
Raoul : T’es aussi bien là que dans ton plumard,
non ?
Stéphane : Tu veux encore un coup de pastis ?
Le voisin : Non, non, non, non, non…
Raoul : Mais on t’accompagnera aux halles, on te
portera tes légumes.
[le second pastis arrive]-7’07
Stéphane : Ferme tes yeux, bois, et écoute
Mozart ;
Le voisin : J’ai sommeil, je vous assure que j’ai
sommeil.
Raoul : Mais y’a un lit là, installe-toi, t’as qu’à
dormir là ! On te laisse plus partir, maintenant on peut plus se passer de
toi, t’avais qu’à pas monter.
Le voisin : Mademoiselle…
Solange : Monsieur.
Raoul : Si t’arrive à la faire rigoler, on te la
laisse, elle est à toi. Ça fait des semaines qu’on essaye de lui arracher un
sourire. Rien à faire. C’est à se flinguer. On te demande ça comme un service,
fais-la rire.
Le voisin : Je serai ravi de vous dépanner, mais je…
vois vraiment pas ce que je…
Stéphane : Mais trouve un truc, non de Dieu !
Démerde-toi !
[Fin, 7’42]
L’aspect humoristique de la scène est créé par la
contradiction culturelle entre les manières populaires (mais poétiques et
vécues) des deux personnages et le ton habituellement ampoulé, recherché,
contrit, qui est attaché à la musique classique.
Lexique : c’est pas un manchot ; tripoter son
instrument ; le père Gervase, le père Mozart ; chapeau ; le
pauvre mec ; Beethoven aurait pu s’aligner ; mon seul pote ;
Personnalisation de Mozart :
Le petit père, mon seul pote, le pauvre mec, il était pas
chiant, tutoiement,
Poncifs donnés latéralement sur la société :
Les accidents de la route :
Stéphane : Remarque, aujourd’hui c’est les accidents
de la route alors ça vaut guère mieux.
Raoul : Mais parce que les gens conduisent comme des
cons !
Situation difficile (à leurs yeux) des petits
commerçants :
Tournure : « avoir + GN + au cul » = être
poursuivi par…
« Je suis un petit commerçant fatigué, bouffé par
les grandes surfaces, poursuivi par les huissiers, j’ai, j’ai le fisc au cul.
J’ai l’Urssaf au cul (=sécurité sociale),
j’ai… la caisse de retraite au cul, j’ai la France entière au cul. Et je peux
même pas dormir à cause de votre musique, alors j’en ai rien à foutre de votre
Mozart, moi je le connais pas ce mec-là ! Je l’emmerde ! Ou alors qu’il
me prête du pognon (=de l’argent) pour payer
mes traites. (=sommes mensuelles dues) »
La médecine :
Les médecins c’est des cons. Moins tu les écoutes, mieux
tu te portes.
Et auparavant, la critique des « saignées » à
l’époque de Mozart (fin 18e).
Sunday, March 31, 2013
Correction des exercices de style
Imparfait :
C'était midi. Les voyageurs montaient dans l'autobus. On était serré. Un jeune monsieur portait sur sa tête un chapeau qui était entouré d'une tresse et non d'un ruban. Il avait un long cou. Il se plaignait auprès de son voisin des bousculades que ce dernier lui infligeait. Dès qu'il apercevait une place libre, il se précipitait vers elle et s'y asseyait.
Je l'apercevais plus tard, devant la gare Saint-Lazare. Il se vêtait d'un pardessus et un camarade qui se trouvait là lui faisait cette remarque : il fallait mettre un bouton supplémentaire
Passé simple :
Ce fut midi. Les voyageurs montèrent dans l'autobus. On fut serré. Un jeune monsieur porta sur sa tête un chapeau entouré d'une tresse, non d'un ruban. Il eut un long cou. Il se plaignit auprès de son voisin des bousculades que celui- ci lui infligea. Dès qu'il aperçut une place libre, il se précipita vers elle et s'y assit.
Je l'aperçus plus tard devant la gare Saint-Lazare. Il se vêtit d'un pardessus et un camarade qui se trouva là lui fit cette remarque : il fallut mettre un bouton supplémentaire.
Version « normale » :
C'était midi. Les voyageurs montaient / montèrent dans l'autobus. On était / fut serré.
Un jeune monsieur portait sur sa tête un chapeau qui était entouré d'une tresse et non d'un ruban. Il avait un long cou. Il se plaignit auprès de son voisin des bousculades que ce dernier lui infligeait. Dès qu'il aperçut une place libre, il se précipita vers elle et s'y assit.
Je l'aperçus plus tard devant la gare Saint-Lazare. Il se vêtait d'un pardessus et un camarade qui se trouvait là lui fit cette remarque : il fallait mettre un bouton supplémentaire.
Plusieurs verbes sont litigieux (on peut hésiter sur leur conjugaison). En effet :
- La 1ère phrase peut être entièrement au passé simple, pour insister sur la nouveauté de cette action, à condition qu’un cadre ait déjà été posé. (« ce fut midi » doit trancher sur quelque chose). Mais elle peut aussi rester entièrement à l’imparfait, pour former le cadre du futur récit.
- « il se plaignit » pourrait être envisagé à l’imparfait (il se plaignait) si l’on voulait dire qu’il s’est plaint (passé composé) plusieurs fois.
- « il se vêtait » exprime l’action dans son déroulement « il était en train de se vêtir » (à ne pas confondre avec « il était vêtu » qui décrit le cadre plus que l’action) alors que « il se vêtit » insiste sur le changement d’habit chez le personnage.
Finalement, les verbes qui font vraiment rire parce qu’il n’y a pas d’ambigüité (ah ah ah) sont les suivant :
- Un jeune monsieur porta sur sa tête un chapeau entouré d'une tresse, non d'un ruban. Il eut un long cou. (= le changement d’état prête à rire)
- Dès qu'il apercevait une place libre, il se précipitait vers elle et s'y asseyait. (= la répétition est comique)
- il fallut mettre un bouton supplémentaire. (= l’urgence est comique)
Exercices de style
Bonjour à tous,
Pour faire suite à notre travail de lundi, je vous propose:
QUENEAU_Raymond – 1947 – « exercices de style »
Voici les deux versions d’une même histoire. Comme nous l’avons vu lundi dernier, le passé simple peut permettre d’insister sur une action (pas forcément brève) dans un cadre décrit par l’imparfait.
Ici, l’auteur s’est amusé à uniformiser le temps des récits. Cela crée deux ambiances loufoques, mais pour des raisons différentes.
Imparfait :
C'était midi. Les voyageurs montaient dans l'autobus. On était serré. Un jeune monsieur portait sur sa tête un chapeau qui était entouré d'une tresse et non d'un ruban. Il avait un long cou. Il se plaignait auprès de son voisin des bousculades que ce dernier lui infligeait. Dès qu'il apercevait une place libre, il se précipitait vers elle et s'y asseyait.
Je l'apercevais plus tard, devant la gare Saint-Lazare. Il se vêtait d'un pardessus et un camarade qui se trouvait là lui faisait cette remarque : il fallait mettre un bouton supplémentaire
Passé simple :
Ce fut midi. Les voyageurs montèrent dans l'autobus. On fut serré. Un jeune monsieur porta sur sa tête un chapeau entouré d'une tresse, non d'un ruban. Il eut un long cou. Il se plaignit auprès de son voisin des bousculades que celui- ci lui infligea. Dès qu'il aperçut une place libre, il se précipita vers elle et s'y assit.
Je l'aperçus plus tard devant la gare Saint-Lazare. Il se vêtit d'un pardessus et un camarade qui se trouva là lui fit cette remarque : il fallut mettre un bouton supplémentaire
Activités :
1. Surlignez les 16 verbes: en vert à l'imparfait, en bleu au passé simple (pour ceux qui connaissent mal le passé simple, efforcez-vous de retrouver les infinitifs et les participes passés).
2. Demandez-vous si l’action ou l’état décrits, représentent le cadre, le fond du récit, ou bien une action (ou un état) mise en avant. Mettez en gras (bold letters) les verbes « anormalement conjugués ».
3. Réécrivez un seul texte « normal » (articulant des imparfaits et des passés simples). Attention, certains verbes peuvent accepter les deux temps, cela dépend de la manière d'envisager la situation!
Activité 2 :
Essayez de composer une phrase (ou deux) « normales » puis transformez-là de manière à créer un effet comique. NB : faites attention au sens exprimé par le verbe lui-même, abstraction faite de la conjugaison !
Monday, March 25, 2013
tableaux remplis
Bonjour à tous,
Voici les tableaux remplis, "correction" du post précédent:
Vous aurez remarqué que certaines associations (conjugaison + aspect + marqueur de temps) expriment à la fois un instant et une durée.
Philippe
Voici les tableaux remplis, "correction" du post précédent:
Temps
|
Exemples
|
Instant (ou date)
|
durée
|
Plus que parfait
|
Elle avait dû rester (exprime l’antériorité)
|
X toute la nuit
| |
Imparfait
|
Les montres différaient
Votre voiture était sur le port, vous étiez où
|
X pendant (ce temps-là)
| |
Passé composé
|
Ça a dû se passer,
elle a couru, le tueur l’a rattrapée,
une ronde a relevé
|
X
| |
Présent
|
C’est pas vieux,
ça remonte à,
on découvre, on retrouve (2),
j’espère que
je ne me rappelle plus
|
X
X
|
X
|
Présent (futur proche)
|
Vous n’allez pas chicaner
|
? X
|
antériorité
|
instant
|
Durée indéfinie
|
Répétition
| |
Présent
|
Il m’arrive de la voir
| |||
Plus que parfait
|
J’avais trouvé
|
(X)
| ||
Imparfait
|
Voyiez ; ça allait ; J’étais bouleversé
|
Elles allaient dans les expos
| ||
Passé composé
|
Vous êtes allé ;
je suis allé boire ;
je n’ai pas fait attention ;
j’ai garé ma voiture ;
|
Joss a commencé à ;
Votre femme est devenue jalouse ;
|
Imparfait
|
était
|
Exprime une vérité historique, qui dure, donc un présent. On l’utilise pour que cela « concorde » avec le passé de la principale.
|
Passé composé
|
Je suis allé voir # vous avez vu
| |
Passé proche
|
Vous venez de dire
| |
Présent
|
Des gens viennent (habitude)
|
Modes et temps
|
Occurrences
|
Exprime ici :
|
Conditionnel présent
|
J’aimerais
|
Un souhait
|
Subjonctif présent
|
Que vous sortiez
|
Une possibilité
|
Indicatif présent
|
Je ne sais pas / je sais
Je vous fais rire
Il peut vous arriver de…
Vous n’avez aucune chance
|
Un sentiment présent
Vérité
Vérité habituelles, réitérées, passées
Impossibilité présente.
|
Indicatif : futur antérieur
|
J’aurai extirpé
|
Action à réaliser avant qu’une autre puisse avoir lieu (donc condition)
|
Indicatif : passé composé
|
Vous avez tué
|
Action passée en lien avec le présent
|
Vous aurez remarqué que certaines associations (conjugaison + aspect + marqueur de temps) expriment à la fois un instant et une durée.
Philippe
Wednesday, March 20, 2013
garde à vue
Bonjour à tous,
Un travail un peu moins créatif que d'habitude...
Philippe le 20/03
Nous avons travaillé lundi sur des verbes particuliers qui servent à nuancer un autre verbe. Les plus connus sont « aller + inf » (je vais manger) pour exprimer un futur proche ; et « venir de » (je viens de le dire) pour exprimer un passé proche. Mais nous avons vu aussi que dans l’action elle-même des nuances peuvent être apportées (je commence à … ; je suis en train de… ; je finis de…).
Quoi de mieux qu’une garde-à-vue (interrogatoire de police) pour décrire finement son emploi du temps ?
Quoi de mieux qu’une observation minutieuse pour décrire l’emploi des temps (verbaux) ?
« garde à vue » (Claude Miller, 1981) : (Ventura (inspecteur Gallien) / Serrault (Jérome Martinaud) / Marchand (inspecteur Belmont)) http://www.youtube.com/watch?v=YortrJ0i0as
L’extrait est long, mais les passages qui nous intéressent vont de 3’33 à 4’35 ; de 5’14 à 5’33 ; de 7’55 à 8’07 ; et de 11’33 à 12’56.
[_] : marqueurs de temps ; [_] : verbes ; [_] : modalisateurs, préverbes ;
[3’33]
L’inspecteur : [La bande son superpose le bruit de la mer au commentaire (lu) de l’inspecteur, ce qui crée un effet d’irréalité]
(nous allons parler) Du premier meurtre si vous le voulez bien. Saint-Clément. Les dunes de Saint-Clément.
C’est pas vieux, ça remonte à six semaines : le matin du vingt-cinq novembre. Un mardi. La plage côté sud.
On découvre le cadavre d’une enfant : Pauline Valéra, huit ans. Violée, assassinée. Stangulation.
Ça a dû se passer dans le blockhaus, elle a couru et le tueur l’a rattrapée sur la plage.
Le même jour, on retrouve votre voiture en stationnement irrégulier sur le port. A moins d’un kilomètre des dunes. Elle avait dû y rester toute la nuit, une ronde de gendarmerie (=une patrouille) en a relevé le numéro à sept heures quinze ou sept heures vingt. En effet, les montres du gendarme Berger et du brigadier Queyrel différaient de quelques minutes. J’espère que vous n’allez pas chicaner (ralentir par des remarques) là-dessus.
Martinaud : Je ne dis rien.
L’inspecteur : On retrouve le corps de la petite une demi-heure plus tard.
[…]
[5’14]
L’inspecteur : Votre voiture était sur le port. Bon. Mais vous, pendant ce temps là, vous étiez où ?
Martinaud : au bistro. Chez ma sœur ou au bistro, je ne me rappelle plus.
L’inspecteur : c’est vrai oui, j’oubliais le bistro. Votre sœur, le bistro, euh… [geste d’hésitation]. Malheureusement le patron du bistro ne se souvient pas de vous avoir vu. Mais alors euh… pas du tout. Quant à la visite chez votre sœur malade… [geste de foutaise]
[5’33]
Notez les temps des verbes employés et leur sens ici (durée ou instant) :
Temps
|
Exemples
|
Instant (ou date)
|
durée
|
Plus que parfait
| |||
Imparfait
| |||
Passé composé
| |||
Présent
| |||
Présent (futur proche)
|
[6’31]
Le greffier : enfin c’est quand même à cause de ce Van Kenpen que vous ne voyiez plus votre sœur. Je veux dire jusqu’à cette visite à Saint-Clément. (« voyiez » = imparfait : il ne l’a pas vue jusqu’à la visite, ce n’est donc pas vrai au présent)
Martinaud : Il m’arrive de la voir en cachette. (exprime l’habitude, la réitération, valable dans le passé comme au présent)
[6’38]
[7’05]
Martinaud : Mm. C’est compliqué. C’est très compliqué. Au début ça allait, ça allait très bien. Elles allaient ensembles au cinéma et dans les expositions. Et puis euh, puis Joss a commencé à vendre pas mal (= beaucoup) de tableaux, et alors là, à partir de là… comment dire ?
L’inspecteur : votre femme est devenue jalouse de votre sœur.
[7’24]
Observez la structure :
Marqueur de temps (au début) / description à l’imparfait / changement (et puis) / préverbe (commencer à) qui exprime le début de quelque chose / marqueur de temps (à partir de là) / nouvelle évolution (devenir + adjectif).
[7’55]
L’inspecteur : dites-moi, c’est avant ou après la visite à votre sœur que vous êtes allé dans ce fameux bistro ? (« fameux » = ce bistro-là, parce que Martinaud en a parlé et non parce qu’il est célèbre)
Si l’on voulait employer « rendre visite » au lieu de « la visite » comment dirions-nous ?
Martinaud : après. J’avais trouvé Janine amaigrie, très fatiguée, alors j’étais très bouleversé. Je suis allé boire un verre et je n’ai pas fait attention, j’ai garé ma voiture au mauvais endroit.
[8’07]
antériorité
|
instant
|
Durée indéfinie
| |
Plus que parfait
| |||
Imparfait
| |||
Passé composé
|
Sentez la différence entre « je suis allé boire un verre » (action volontaire, démarche, déplacement spatial) et « j’ai bu un verre » (durée plus vague).
[8’45]
Martinaud : vous venez de dire vous-même que le phare de St-Clément était splendide. Eh bien je suis allé voir le phare. Y’a bien des gens qui viennent de Paris…
L’inspecteur : D’accord, d’accord. Bon. Vous avez vu le phare. Et après ?
[8’52]
Imparfait
| ||
Passé composé
| ||
Passé proche
| ||
Présent
|
Essayez de sentir la nuance entre
- « je suis allé voir le phare » (insistance sur la démarche volontaire et le déplacement) et « j’ai vu le phare » (manque de précision sur le moment, cela restera vrai toute sa vie).
- « vous venez de dire » (vous devriez vous en souvenir) et « vous avez dit » (manque de précision)
[11’33] L’inspecteur : J’aimerais que vous sortiez libre de ce bureau, Martinaud. Je sais pas pourquoi.
Martinaud : moi je sais. C’est parce que je vous fais rire.
L’inspecteur : non. Il peut vous arriver de m’agacer, (vous arriver) de me surprendre, et même (vous arriver) de me séduire, oui, pourquoi pas ? Mais tant que je n’aurai pas extirpé (= faire sortir) de ma tête que vous avez tué deux enfants, vous n’avez (vous n’aurez) aucune chance de me faire rire, Martinaud.
[11’56]
Modes et temps
|
Occurrences
|
Exprime ici :
|
Conditionnel présent
| ||
Subjonctif présent
| ||
Indicatif présent
| ||
Indicatif : futur antérieur
| ||
Indicatif : passé composé
|
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